mardi 1 janvier 2013

Axes principaux de mes recherches

Conjointement à mon intérêt pour le terrain malgache dont témoignent mes recherches de maîtrise, de D.E.A. et de doctorat, trois thèmes marquent de manière continue mon positionnement disciplinaire : les migrations de survie, la gouvernance au sein de la dichotomie local / mondial et la relation homme / milieu
Ce choix relève d’une hypothèse générale qui considère que dans les pays du Sud la relation homme / milieu peut provoquer ou amplifier des migrations de survie (par attraction ou répulsion) et déboucher sur la mise en place de structures de gouvernance atypiques, souvent informelles et reliées à des réseaux mondialisés. En retour, ces nouvelles structures peuvent conduire au développement d’activités impliquant une nouvelle relation de l’homme à son environnement. Au sein des pays du Sud, ces analyses portent prioritairement sur les espaces marginalisés : marges économiques, marges politiques, marges spatiales.

  • Une attention prononcée pour la géographie des migrations de survie


L’espace des migrations de survie est le théâtre de mes recherches depuis la maîtrise. Il représente la matrice presque paradigmatique de mes réflexions sur la gouvernance, la mondialisation et les relations homme / milieu. Pour l'heure, mes travaux ont essentiellement porté sur les ruées provoquées par l'exploitation des pierres précieuses en Afrique de l'Est et à Madagascar en particulier (cf. carte ci-dessous). Depuis mon installation dans le Pacifique en 2009, j'ai entrepris d'étendre mes analyses aux migrations climatiques qui affectent les espaces les plus marginalisées de la planète. Ce prolongement est légitimé par le fait que les migrations climatiques les plus brutales, et notamment celles provoquées par les cyclones tropicaux, ont de nombreux points communs (en termes de transformation des structures socio-spatiales) avec les ruées observées dans les régions minières de Madagascar.

  • Un questionnement récurrent sur la gouvernance, ses dimensions formelles et informelles dans la dichotomie local / mondial

Dans les territoires affectés par les migrations de survie, les systèmes de gouvernance connaissent souvent des transformations rapides et profondes. Les populations endogènes des régions d’accueil éprouvent en général de grosses difficultés à maintenir leurs positions lorsque les migrants prennent un ascendant démographique incontestable. Bien souvent, les systèmes de gouvernance régionaux sont non seulement investis par la population migrante, mais aussi pénétrés de manière plus ou moins visible par des acteurs étrangers qui profitent de ces bouleversements pour développer des activités souvent informelles, connectées à des filières internationales. Mes analyses se sont attelées à cette thématique à partir du D.E.A. et se prolongent depuis la thèse sous la forme de multiples publications.


  • Une ouverture sur la relation homme / milieu

Le troisième axe de mes recherches sur les conséquences des migrations de survie sur les sociétés des Suds concerne l’imbrication de différentes dynamiques entre la sphère de l’espace social et le milieu naturel. Les interactions ne sont pas à sens unique et si les évolutions environnementales peuvent être à l’origine de puissants mouvements migratoires, les migrants provoquent, en retour, d’importantes transformations des milieux naturels. Cette approche apparaît dès mon travail de maîtrise, se prolonge en thèse (un chapitre) ainsi que dans une série de travaux (publications et communications). Elle s'affirme également comme un axe majeur des projets de recherche développés pour le futur.

Principales ruées minières entre
1990 et 2010
(Canavesio, 2010)




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